Brève histoire du Iaïdo

                        Le Iaïdo

            Art japonais faisant parti des budô, désignant l’art du dégainer du sabre. On trouve dans le terme Iaïdo, Iaï lui-même composé de I, venant de Iru (Irlu) notion d’être / se trouver (animer) et de Aï prenant le sens d’harmonie. Le Iaïdô peut donc se traduire par : « mettre son esprit en harmonie avec celui de son adversaire », « se trouver / être en union – symbiose avec l’esprit de l’adversaire » ou « l’art d’interférer l’esprit et le Ki des adversaires ».

Le Iaïdo est issu des anciennes techniques guerrières du sabre, du Iaï-Jutsu, du Ken-Jutsu et même du Battô-Jutsu, car une fois le sabre claire (sorti), s’il ne parvint pas à pourfendre son adversaire et qu’il n’y eut pas de supériorité initiale entre les deux combattants, ils poursuivaient avec les techniques de d’escrime du Ken-Jutsu.

Les techniques de Iaïjutsu furent crées à l’origine pour tirer le sabre le plus rapidement possible dans le but de porter une coupe décisive (économie d’énergie, de temps, effet de surprise de plus cela évitait l’usure prématurée du matériel et sa détérioration, comme celle du sabre par les chocs des lames en combat singulier d’escrime).

L’adepte cherchait à placer sa coupe pourfendant l’opposant/adversaire en dégainant et coupant à l’instant précis ou celui-ci venait seulement de formuler dans son esprit sa volonté d’attaque, d’initiative, cette façon d’attaquer en captant l’intention (Ki) adverse correspond au Sen no Sen selon le concept Koho-ichi.

Le Iaïdô par son orientation de voie (Do ou Michi), recherchant par sa pratique solitaire (Tandoku-renshu) et assidue, l’abandon de l’ego (qui est possessif, inhibiteur et illusoire). Cette pratique demandant pour la réalisation de chacune de ces techniques un engagement total de son être (corps – esprit), engagement qu’il parvient à obtenir grâce à une vigilance (Zanshin) et concentration de chaque instant (vivre le moment présent dans sa totalité) lui permettant d’obtenir à n’importe quel moment de l’action un contrôle ‘parfait’ de soi (donc de son sabre).

En faisant acte de ‘trancher son propre ego’ autant que toutes menaces extérieures contre son intégrité physique dans un état de neutralité, il opère une démarche qui lui forgera au fil des années l’esprit (Seishin Tanren) et lui fera changer d’état d’esprit (Seishin-o-Choetsu) jusqu'à le conduire / l’amener à l’éveil spirituel (Satori), élevant ainsi la ‘simple’ technique en voie spirituelle.

. L’unification.

           L’appellation Iaïdô est récente, elle ne commença réellement à s’imposer qu’au début des années 1930. Il fut créé ensuite ‘la Fédération de Iaïdô de tout le Japon’ en 1948 (Zen Nihon Iaïdô Renmei). En 1952, la pratique du Iaï se rattacha à celle du Kendô par l’intermédiaire de son alliance avec ‘la Fédération de Kendo de tout le Japon’ (Zen Nihon Kendo Renmei).

En 1968, se prolongea / continua l’idée de la Fédération avec le commencement d’un grand travail de synthèse technique. Dont le but est de codifier un travail technique de référence (Kata de Iaï, Sete Iaï), facilitant l’évolution du pratiquant et son suivi au sein des Fédérations, ainsi que l’organisation des examens de passage de grades. Cette codification des techniques permettra également de ‘ conserver et pérenniser ’ de façon plus simple au fils des générations, ce savoir et patrimoine martial Japonais.

. Codification du Seitei – Iaï – Gata.

            Il est composé de 12 kata. Ils furent en partie codifiés durant les années 1970 par la Fédération Japonaise de Kendô afin de standardiser les techniques comme elles l’avaient précédemment fait pour le Kendô au début du XXème siècle (avec les Nihon – Kendô –Kata).

Pour ce travail la Fédération avait fait appel à des professeurs de Iaïdô et de Kendô dont la plupart étaient les héritiers de leurs écoles écoles (Soke) jugés les plus représentatives des diverses écoles traditionnelles.  De cette 1^er tentative de synthèse de techniques jugées fondamentales (travail réalisé aux alentours de mai 1968), il en résulta un premier Kata de 7 formes.

En  1980 se créa un nouveau colloque de maîtres qui rajouta 3 nouvelles formes aux 7 déjà existantes, portant le Seitei Iaï Gata à 10 formes. Puis en 2001 deux nouvelles formes, élevant le nombre à 12.

Fruit de la longue évolution de la pratique du sabre Japonais de ces débuts jusqu'à nos jours, ces 12 formes constituent la référence pour la progression ainsi qu’une obligation pour les passages de grades officiels, car reconnus par ‘l’ensemble des Fédérations de Kendô et Iaïdô’.

Rq : Dans le Nin-Jutsu, le Ninja du fait qu’il possédait un sabre droit (Ninja-to) souvent porté en bandoulière sur le dos, il possédait des techniques de dégainer particulières.
Le fourreau était parfois plus grand que la lame, laissant ainsi la possibilité de dissimuler des armes de jets par exemple.
Il y a plusieurs types de Ninja-to en générale plus petit que les katana des bushi ou samuraï pour une raison de facilité de transport et de furtivité. De plus aucune marque ou signe distinctif n'était visible pour ne pas permettre sont identification géographique ou le rattacher à un clan. J'arrête ici la parenthèse car je ne maitrise pas du tout l'histoire et les détails techniques du ninjutsu hormis ma connaissance sommaire du shihan Hatsumi...

Comments

[COBRA]

Tu prépares une thèse ou un doctorat ? C'est très agréable à lire, je suis rassuré que tu ne retiennes pas tout parce que je suis loin des 1%......bisous

[Dudu]

Dis donc Panda, voilà une belle leçon de Iaïdo.
Clair, net et précis. Trés bon travail.

[Panda]

Oui je voulais dire Youpi Yuki :p
Ton amie je serais ravis de la rencontrer un jours!!!
Elle pratique encore, quel style, ou et auprès de quel enseignant?
Si elle parle français cela me plairait de pouvoir échanger sur le sujet!!
Bon si mon article t'as passionné j'en écrirais encore d'autre sur les Budo et sur le Iaïdo et le Iaïjutsu dont la pratique d'un maitre que j'admire monsieur KURODA!!!

[Panda]

Dire que cela et le prochaine article je les avaient écris y a plus de dix ans à l'époque TOUT les termes japonais technique d'Aïkido, Kendo, Iaïdo je les connaissaient par coeur et les concepts s'y rattachant. A présent je ne me souviens que de 1% de ces termes comme quoi on arrête une ou deux années et on oublit tout et s'est repartis pour tout recommencer à zéro!!!!!!!!!!!!
Snif je suis pas un bonne élève Yuyu je mérite un coup de fouet avec de belle lanières en cuires, lol!!!!!!!!!!!!!!!!!
Pandinou

[Yuyu]

Tu es plus que japonais.
Je connaissais presque rien de le Iaïdo même etant une japonaise.
(Mais j'aime bien l'esprit de cet art. Je vais relire pour mieux comprendre.)

J'ai une amie qui pratiquais le Iaïdo, et qui est un dessinatrice de BD aujourd'hui.
Je suis sûre qu'elle et toi ne cessiez jamais vous entretenir en ce thème si vous vous rencontrez. J'ose pas!